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étiquetage

Quel sera le futur système d’ étiquetage nutritionnel en France ?

télécharger en pdf (386 K0) C’est une expérimentation unique qui s’est déroulée en septembre dernier à l’initiative du ministère des affaires sociales et de la santé : 4 systèmes d’étiquetage nutritionnel simplifié ont été mis en compétition pendant plus de 10 semaines en conditions réelles dans plus de 60 magasins. L’objectif principal de cette étude était de pouvoir classer ces systèmes en fonction de leur impact sur les achats des consommateurs et leurs effets sur le score FSA (lien actu score FSA) qui mesure la qualité nutritionnelle globale d’un aliment. Ces systèmes étaient de deux sortes : synthétiques (NutriScore et SENS) et analytiques (Nutri-Couleurs et Nutri-Repères) : Le « Nutri-Score » (porté par Serge Hercberg, président du Programme National Nutrition et Santé) : se compose de 5 lettres du A au E, associées chacune à une couleur du vert au rouge et avec une loupe sur la couleur et la lettre afférentes au produit. Le « SENS » (Système d’Etiquetage Nutritionnel Simplifié proposé par la Fédération du commerce et de la distribution) : un système synthétique de triangle à quatre couleurs (vert, bleu, orange, violet), plus ou moins remplis selon la fréquence d’usage recommandée (très souvent, souvent, régulièrement en petite quantité ou occasionnellement). Ces deux classifications sont basées sur la teneur en nutriments majeurs et de certains autres éléments. Les algorithmes utilisés pour le calcul de ces deux scores synthétiques (Nutri-Score et SENS) ont été validés par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail). Le « Nutri-Couleurs » : adapté de celui mis en œuvre au Royaume-Uni depuis plusieurs années (« Traffic Lights ») et fondé sur une échelle à trois couleurs (rouge, orange et vert) selon la contribution en pourcentage et valeur absolue d’une portion d’aliment aux apports nutritionnels de référence en énergie, sucres, sel, matières grasses et acides gras saturés. Le « Nutri-Repère » se base sur les Repères Nutritionnels Journaliers (RNJ) en affichant la contribution en valeur absolue et en pourcentage d’une portion d’aliment par rapport aux valeurs de référence en énergie, matières grasses, acides gras saturés, sucres et sel. Ces deux derniers systèmes comportent uniquement l’énergie et les principaux nutriments contrairement au Nutri-Score qui y ajoute les fibres, les protéines, les légumes, les fruits et au SENS qui substitue les sucres libres aux sucres et y ajoute le calcium, les fibres, l’acide alpha linolénique et la vitamine C. Les résultats de cette étude ont permis au comité de pilotage de l’étude de conclure que : un logo mis en face avant des produits exerce bien des effets sur les comportements d’achat : sur les 4 logos, 3 d’entre eux (Nutri-Score, Nutri-Couleurs et SENS) ont un effet significatif sur l’acte de l’achat des consommateurs et sur l’amélioration de l’indicateur FSA la couleur est un élément décisif pour le consommateur au moment de l’acte de l’achat. Cela explique que le système Nutri-Repères, monochrome, révèle ne pas avoir d’impact au point de vue quantitatif une échelle continue (Nutri-Score et SENS) facilite le classement des produits par les consommateurs les effets observés sont accentués chez les personnes achetant les produits les moins chers les études quantitatives et qualitatives font ressortir un fort risque d’erreurs de lecture et montrent donc leur intérêt pour la mesure de l’impact de l’étiquetage nutritionnel sur le score FSA en condition réelle d’achat. Pour conclure, ce rapport montre la nécessité de mettre en place rapidement une information nutritionnelle simplifiée mais aussi l’importance d’avoir un système coloriel. L’ensemble des acteurs s’accorde sur un système unique, coloriel, en face avant des produits, améliorant significativement la qualité nutritionnelle des achats, lisible, visible, facilement compréhensible, en particulier pour les personnes défavorisées : le logo Nutri-Score. Toutes les données recueillies permettront ainsi aux pouvoirs publics de prendre des décisions rapidement et d’avoir des bases solides pour peser dans la négociation communautaire sur un logo européen qui s’engagera fin 2017. —————————————————————————————————————————————————– Source : Rapport du ministère des affaires sociales et de la santé : Rapport du comité de pilotage de l’évaluation en conditions réelles d’achat Source image : http://www.alimentation-sante.org

Sur quoi se base-t-on pour faire évoluer L’étiquetage nutritionnel des aliments en France ?

télécharger en pdf (268 K0)   La mise en place de nouveaux étiquetages nutritionnels sur les emballages des aliments a récemment été proposée en France avec deux objectifs. D’une part, aider les consommateurs à évaluer et comparer la qualité nutritionnelle des aliments au moment de leur achat. D’autre part, inciter les industriels à améliorer la qualité nutritionnelle de leurs produits.   Des systèmes de score nutritionnel équivalents ont déjà été mis en place et notamment en 2005 en Grande Bretagne par la Food Standard Agency. Ce système est basé sur la composition nutritionnelle des aliments et a été validé grâce aux données de la British National Diet and Nutrition Survey. Ce score nutritionnel est un score qui intègre plusieurs composantes : Une composante dite « négative », calculée à partir des teneurs en nutriments dont la consommation doit être limitée : énergie, sucres simples, acides gras saturés et sodium ; Une composante dite « positive », calculée en intégrant les teneurs en nutriment dont la consommation est recommandée : fibres, protéines; Une deuxième composante « positive », calculée à partir des teneurs d’une catégorie spécifique d’aliments : les fruits/légumes/fruits à coque.   Chacune des composantes « positives » et « négatives » sont ensuite associées à un score plus ou moins important en fonction de la composition nutritionnelle de l’aliment : De 0 à 10 pour les nutriments de la composante « négative » : 10 correspondant à une valeur énergétique supérieure à 3350 kJ/100 g, à une teneur en acide gras saturés supérieure à 10 g/100 g, en sucre supérieure à 45 g/100g et en sel supérieure à 900 mg/100 g. Ce score peut théoriquement aller de 0 à 40. De 0 à 5 pour les éléments de la composante « positive » : 5 correspondant à une teneur en fruit de plus de 80%, en fibre de plus de 4,7 g/100 g et en protéine de plus de 8 g/100 g. Ce score peut théoriquement aller de 0 à 15.   Le score global est ensuite calculé en retranchant le score de la composante « positive » à celui de la composante « négative ». Toutefois, si le score de la composante « négative » est supérieur ou égal à 11 et que la teneur en fruits/légumes/fruits à coque ne dépasse pas 80%, les protéines ne sont plus prises en compte dans le calcul.   En France et après expertise en 2015, la Direction Générale de la Santé et l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) concluent à l’utilité d’un tel score nutritionnel sur les emballages alimentaires, avec, toutefois, des points à améliorer.   Enfin, ces dernières années l’EREN (Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle) a publié plusieurs articles montrant que le score FSA est associé au niveau individuel au risque d’apparition d’un syndrome métabolique, de prise de poids et de développement d’un surpoids et/ou d’une obésité, de cancers toutes localisation confondues et de développement de maladies cardiovasculaires. Ces études permettent de renforcer les bases scientifiques d’un nouveau système d’information colorié : consommer des aliments avec un meilleur score FSA pourrait contribuer à réduire de nombreux risques d’apparition de pathologies. ————————————————————————————————————————————————————- Source : Rapport d’appui scientifique et technique de l’ANSES : « Évaluation de la faisabilité du calcul d’un score nutritionnel tel qu’élaboré par Rayner et al. », mars 2015

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