Bien manger pour mieux vieillir

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La consommation de boissons en France

télécharger en pdf (350 K0) Notre corps est composé de presque 70 % d’eau. L’eau intervient dans de nombreuses fonctions notamment dans le transport des nutriments, le contrôle de la température et l’alimentation des organes et tissus. Il est donc très important de veiller à un équilibre entre les entrées et les pertes d’eau. Ainsi, une hydratation optimale est un facteur clef pour le fonctionnement correct des processus cognitifs et physiques. En France, il est recommandé d’avoir des apports en eau suffisant avec une attention particulière aux séniors, surtout en périodes de canicules. Une récente étude a permis de calculer la quantité totale d’eau provenant des aliments et des boissons et ainsi d’analyser les caractéristiques des habitudes de consommation de boissons chez des adultes français. Cette étude a été menée sur un grand échantillon puisque les sujets sont ceux qui ont participé à la cohorte NutriNet-Santé soit au total 94939 adultes. Les scientifiques ont calculé les apports en eau pour plusieurs groupes en fonction de l’âge, des saisons et des jours de la semaine à partir de 3 enregistrements alimentaires de 24h. Ils concluent que : L’apport moyen en eau est de 2,3 L chez l’homme et de 2,1 L chez la femme. La majorité des individus respecte donc les recommandations de l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) : 2,0 L pour les femmes et 2,5 L pour les hommes. De plus, 61,9 % de l’apport moyen en eau provient des boissons et 38,1 % des aliments soit légèrement plus bas que les indications données par l’EFSA. L’apport énergétique total moyen était de 1884 kcal/jour (2250 kcal/jour chez les hommes et 1783 kcal/jour chez les femmes) et la contribution relative aux boissons représentent en moyenne 8,3 %. L’eau est la boisson la plus consommée suivie par les boissons chaudes. L’alcool est en quatrième position pour les hommes et cinquième pour les femmes. Le nombre de catégories différentes de boissons consommées était positivement corrélé avec l’apport total en eau (r = 0,4) et avec l’apport énergétique total (r = 0,2). Cela laisse suggérer que la variété de boissons consommées est un indicateur des consommations d’aliments et de boissons plus élevées. La consommation de boissons et d’apport en eau varie avec l’âge et la saisonnalité. L’apport total en eau est le plus faible chez les 18-25 ans ainsi que chez les hommes âgés. Enfin, la consommation d’eau et de boisson en général est plus forte en été. Cette étude permet d’avoir une vue d’ensemble des caractéristiques des apports en eau en France. En conclusion, l’apport total en eau est en adéquation avec les recommandations de santé publique. ———————————————————————————————————————————————————- Source : Szabo de Edelenyi F et al. Characteristics of Beverage Consumption Habits among a Large Sample of French Adults: Associations with Total Water and Energy Intakes. Nutrients. 2016 8(10):e627 Source image : « bottle-2032980_640 », mise à disposition selon les termes de la licence Pixabay.

L’optimisation alimentaire est-elle possible sans augmenter son budget ?

  Les données de consommation alimentaire de 1719 adultes de l’étude INCA2 ont été analysées pour évaluer si une optimisation alimentaire, de façon à se rapprocher des recommandations nutritionnelles, était possible sans modifier les dépenses alimentaires.   La population étudiée a été répartie en 5 groupes selon leurs revenus et en tenant compte de leur consommation énergétique, de leur statut de fumeur/non-fumeur, et de leurs statuts socio-économique et socio-démographique. Une première analyse de ces 5 groupes montre que la consommation alimentaire est assez peu différente entre les groupes. La différence la plus notoire est la consommation de fruits supérieure d’une ration dans le groupe à plus fort revenu par rapport au groupe à plus faible revenu. Ensuite, deux modélisation d’optimisation ont été réalisées sans modifier l’apport énergétique total et en tenant compte des régimes et des préférences de chacun.   La première modélisation montre que l’optimisation alimentaire aboutit à une augmentation de 3,2 % du coût alimentaire moyen observé avant optimisation, quel que soit le niveau de revenus considéré. Cependant, cette optimisation engendre une hausse systématique des budgets alimentaires lorsque ces derniers sont inférieurs à 3,85 €/j avant modélisation (budgets calculés sur la base des prix des denrées en 2006). La seconde modélisation montre que l’optimisation alimentaire est possible sans modifier les budgets alimentaires individuels, même pour les budgets les plus bas. En effet, pour l’ensemble de la population étudiée, les recommandations nutritionnelles seront atteintes si la ration journalière est : • augmentée en moyenne de 171 g de fruits et légumes, 121 g de féculents, 91 g d’eau et boissons, 20 g de produits laitiers • diminuée en moyenne de 51 g de plats composés et snacks salés, 28 g de viande/poisson/œuf, 17 g de produits sucrés et 6 g de graisses ajoutées et sauces.   Il peut donc être conclu qu’en modifiant ses habitudes alimentaires et quels que soient ses revenus, il est tout fait possible d’optimiser ses apports nutritionnels, pour une meilleure santé. Ces modifications devront cependant être un peu plus importantes pour la population à plus faibles revenus, et notamment en ce qui concerne la consommation de fruits. ———————————————————————————————————————————————————–

Actualisation du PNNS : quelles sont les nouvelles recommandations nutritionnelles ?

télécharger en pdf (289 K0)   Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié, le 16 février 2017, les nouveaux repères alimentaires pour les adultes du futur Programme National Nutrition Santé 2017-2021 (PNNS 4). Pour ce faire, le HCSP a pris en considération plusieurs éléments et plus particulièrement le rapport fourni par l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) publié en décembre dernier. En se basant sur différents repères, l’ANSES a mis en place un outil mathématique permettant d’optimiser l’alimentation et d’identifier des combinaisons d’aliments qui permettent de répondre aux objectifs fixés : réduire le risque nutritionnel en consommant de manière adéquate les différents nutriments, prendre en compte les expositions aux contaminants de l’alimentation et tout cela en s’éloignant le moins possible des habitudes et des préférences alimentaires actuelles. Dans ces nouveaux repères, on trouve un nombre de groupes d’aliments plus élevé par rapport au PNNS précédent. En effet, on voit apparaitre de nouveaux groupes : « Légumineuses » mais aussi « Fruits à coque sans sel ajouté » et enfin les groupes « Viande et volaille », « Poisson et fruit de mer » et « charcuterie », auparavant réuni en un seul groupe (viande, poisson, œuf) sont dorénavant scindés en trois groupes distincts. Alors qu’apprend-on de nouveau ?   Les recommandations concernant les fruits et légumes restent les mêmes : 5 portions au moins par jour et il est même conseillé d’en consommer encore plus. Une portion correspond à 80 à 100 g de fruits ou de légumes frais, surgelés ou encore en conserve même s’il faut privilégier ceux cultivés selon des modes de production diminuant l’exposition aux pesticides. Les jus de fruit, dans la limite d’un verre par jour, et en privilégiant les jus frais pressés, peuvent compter pour une portion de fruits. Au-delà, leur consommation est déconseillée puisqu’ils font partie des boissons sucrées, comme les sodas, dont la consommation doit rester exceptionnelle. Enfin, les fruits séchés peuvent participer à l’apport en fruits mais leur consommation doit cependant être limitée à une petite poignée par jour et ne doit pas intervenir en dehors des repas. De même, la consommation de fruits à coque sans sel ajouté (amandes, noix, pistaches) est limitée à une petite poignée par jour puisqu’ils comportent de nombreux allergènes et sont aussi source de graisse. Les légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots blancs…), qui représentent maintenant un groupe à part, sont recommandées au moins deux fois par semaine. De plus, du fait de leur teneur riche en protéines et en fibres, elles peuvent également être considérées comme des substituts de viandes et de volailles. Enfin, la consommation des produits céréaliers, de préférence complets et peu raffinés, sont toujours à consommer tous les jours.   En ce qui concerne les produits laitiers, les nouveaux repères sont passés de trois à deux produits laitiers par jour sachant qu’une portion correspond à 150 mL de lait, 125 g de yaourt ou encore 30 g de fromage et qu’il faut privilégier les fromages les plus riches en calcium et les moins gras comme le gruyère, le leerdamer ou le gruyère. Pour respecter les 1 à 2 portions de viande, poisson ou œuf par jour, il est préférable de limiter la consommation de viande rouge (bœuf, porc, veau, mouton, chèvre, cheval, sanglier et biche) à 500 g par semaine (pour les amateurs) et de charcuterie à 150 g par semaine et ainsi de préférer la consommation de volaille.   Il est également recommandé de compenser en consommant du poisson et des fruits de mer deux fois par semaine en incluant au moins un poisson gras et en variant les espèces et les lieux d’approvisionnement. Tout comme dans le PNNS précédent, il est indiqué de limiter sa consommation en produit sucrés, en sel ainsi qu’en matières grasses ajoutées en privilégiant les huiles de colza et d’olive.   Pour finir, le HCSP insiste sur le fait qu’il faut veiller à ce que la journée alimentaire soit globalement proche de ces repères. La consommation des produits à limiter peut tout à fait s’intégrer dans une alimentation favorable à la santé mais il faut cependant éviter les portions excessives, le grignotage et prendre suffisamment de temps pour manger et profiter des repas. Pour tendre vers une alimentation durable, il est également important de privilégier l’utilisation de produits bruts, des aliments de saisons, des circuits courts et des modes de production respectueux. ———————————————————————————————————————————————————— Source :Avis relatif à la révision des repères alimentaires pour les adultes du futur Programme national nutrition santé 2017 – 2021, publié le 16/02/17 par le Haut Conseil de la Santé Publique. Avis de l’ANSES : actualisation des repères du PNNS : révision des repères de consommations alimentaires, rapport d’expertise collective publié en décembre 2016 Image : « salmon-518032_640 », mise à disposition selon les termes de la licence Pixabay.

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