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Des chercheurs suédois de l’université d’Uppsala, ont analysé l’état nutritionnel et les facteurs de risque liés à la dénutrition de 1767 personnes âgées de plus de 65 ans, avec un suivi de 35 à 50 mois. Ils ont ensuite comparé ces résultats avec des données de référence collectées entre Mars 2008 et Mai 2009.
Les données des facteurs de risque comprenaient les caractéristiques cliniques suivantes :
• le sexe
• l’IMC
• le tabagisme (fumeur ou non fumeur)
• la consommation de médicaments et les problèmes de santé (recueillis à partir des dossiers médicaux)
• la durée du jeûne nocturne (durée entre le dernier repas de la soirée et le petit déjeuner de la matinée)
• le nombre et la quantité de repas (enregistré en fonction du lieu de la prise du repas; à domicile, au restaurant, à la maison de retraite…)
• les conditions de vie (vivant seul, en concubinage, dans une maison de retraite…)
Les auteurs ont examiné si l’état nutritionnel était un facteur prédictif indépendant de mortalité chez les personnes âgées. Cet état a été défini selon le MNA (Mini Nutritional Assessment), un questionnaire simple qui permet d’évaluer l’état nutritionnel des personnes âgées, à domicile ou en établissement.
Selon cet outil, 35,5% des participants étaient bien nourris, 55,1% étaient à risque de dénutrition et 9,4% souffraient de dénutrition dès le début de l’étude. Pendant la période de suivi, 37,1% des participants sont décédés. Concernant le taux de survie, 75,2% des personnes âgées bien nourries ont survécu, contre 60% de celles qui étaient à risque de dénutrition au début de l’étude et 33,7% de celles qui étaient dénutries.
Après ajustement sur les facteurs confondants détaillés ci-dessus, les auteurs ont ensuite déterminé les rapports de risque de mortalité pour les individus à risque et souffrant de dénutrition. Les résultats montrent que chez les individus à risque de dénutrition, le risque de mortalité était 1,56 fois plus élevé que chez les individus bien nourris. Concernant les individus souffrant de dénutrition, leur risque de mortalité était 3,71 fois plus important que celui des individus bien nourris.
Les auteurs concluent que pour les personnes âgées de plus de 65 ans, la dénutrition est un facteur indépendant prédictif de mortalité.